Le Salon du Livre de Passy - 9, 10 et 11 Août 2002

 

Guido Magnone (85 ans) :

- "Je suis assez fier que, cinquante ans après sa première ascension, le Fitz-Roy reste encore une référence"
- "J'étais encore adolescent quand j'ai vu les photos du Fitz-Roy prises par le Père Agostini, et j'ai rêvé de cette montagne, la montagne idéale, pendant des années"
- "Il n'y avait plus d'argent pour payer mon billet de bateau, et j'ai dû mettre ma vieille traction avant au Mont-de-Piété pour pouvoir partir"
- "J'étais encordé avec Lionel Terray, mais c'est bien moi qui ai gravi en tête environ 80% de la voie..." (Cette remarque a été faite en privé, hors conférence...)
- "Vieillir est, pour l'instant, le seul moyen que l'on ait trouvé pour ne pas mourir tout de suite"

Ci-dessus, Sebastian Letemendia, alpiniste et écrivain argentin,
remet à Guido Magnone le mousqueton
que celui-ci avait laissé en haut du Fitz-Roy, il y a 50 ans...

L'émotion est incontrôlable...

Guido Magnone a commenté en direct, et d'une voix sans défaillance, la projection du film tourné par Georges Strouvé lors de l'expédition de 1952, ainsi que le film réalisé plus tard pour l'émission "Fr3 Montagne". A la fin de la projection, il s'est esquivé doucement : il n'y a plus rien à dire...

 

Edmond Denis (71 ans, à droite - Claude Jaccoux au milieu), a gardé un peu de sa gouaille parisienne pour nous raconter la face Sud de l'Aconcagua, autre exploit fantastique...

"Robert Paragot est le seul d'entre nous qui n'ait souffert d'aucune gelure. Il expliquait que la raison en était qu'il avait été habitué à boire de la gnôle depuis sa tendre enfance : il se disait imbibé d'antigel..."

     
"Nous étions un groupe de copains, qui grimpions
à Fontainebleau et au Saussois, et nous n'avions pas un sou.
Nous n'avons même pas pu acheter notre billet de retour, avant de partir..."
  "Au delà de la montagne, superbe paroi de 6 km de large et 3 de haut, comparable à l'Eigerwand, notre plus grand bonheur a été le contact avec les Argentins, un peuple formidable !"

On n'imagine plus, de nos jours, ce qu'était alors un voyage en Amérique du Sud : trois semaines de bateau (et la Fête traditionnelle à la traversée de la "ligne" de l'Équateur : j'ai connu cela aussi en 1961), et un pays sans routes - et sans ponts.

Le souvenir de l'Aéropostale a été également longuement invoqué, non seulement dans le nom de trois des Aiguilles du groupe du Fitz-Roy (Saint-Exupéry, Mermoz et Guillaumet) mais aussi par l'excellente conférence de Alain Noulhiane, qui a présenté le film de Jean-Jacques Annaud sur l'extraordinaire épopée de Guillaumet, accidenté dans les Andes, et qui en est revenu : "Ce que j'ai fait, aucune bête ne l'aurait fait".

Sylvia Metzeltin était évidemment présente, avec son mari Gino Buscaini.
- "Ce qui est très important pour nous, c'est également le contact avec les alpinistes argentins. Nous avons beaucoup d'admiration pour eux. La première ascension du Super Couloir par José Luiz Fontrouge est un exploit extraordinaire"
- "Si nous retournons tous les ans en Patagonie, ce n'est pas seulement pour les montagnes et la lumière, mais aussi pour cet entourage culturel auquel nous attachons beaucoup d'importance"
   
Gino Buscaini et Sylvia Metzeltin ont écrit la "Bible" de la Patagonie : "Les Orgues de Patagonie" (Glénat 1989), un superbe ouvrage remarquablement documenté et illustré de très belles photos. Gino Buscaini a également écrit les deux volumes des "100 Plus Belles" sur les Dolomites.
 

J'ai enregistré les discussions de la Table Ronde (à laquelle participaient Guido Magnone, Edmond Denis, Claude Jaccoux, Sebastien Letemendia, François Martigny, Mario Ponti et Andy, un grimpeur anglais dont le nom m'a échappé...) ainsi que la présentation faite par Guido Magnone des deux films sur le Fitz-Roy. Deux heures d'enregistrement : contactez-moi si une copie vous intéresse. A l'écouter, il est bien difficile de deviner que Guido Magnone a 85 ans : il a une voix de jeune homme...

A oui, au fait, j'allais (presque !) oublier qu'il y avait aussi des livres, à Passy...

Michel Desorbay signait son dernier livre ("Les Pierres d'Angle" : à lire - et relire - absolument).

Michel ne figure pas au palmarès cette année : il avait été primé en 1995 pour "Les Hauts Lieux" et les juges ont souhaité laisser leurs chances à d'autres...

J'ai quelques exemplaires des livres de Michel Desorbay à disposition de ceux qui auraient du mal à les trouver. Evidemment, le prix est le même qu'en librairie (port en plus), mais les livres sont signés par l'auteur.

   

"J'écris chaque phrase sur une feuille de papier, autant de fois que la phrase comporte de mots.
Je cherche ensuite des synonymes à chaque mot, et choisis celui qui correspond exactement à ce que je veux dire, en tenant compte de la phonétique"

"En dernière étape, je supprime impitoyablement tous les mots et toutes les phrases inutiles, qui n'apportent rin au récit. J'ai raccourci "Les Pierres d'Angle" d'une cinquantaine de pages"

Mais qui est cette dame très énergique, qui fait passer les plateaux, lors de la réception d'inauguration du Salon ?
Jeanne Franco, en toute simplicité (première ascension du Pilier Sud des Ecrins, entre autres grandes courses réalisées avec son mari Jean Franco...)

Finalement : un grand merci à Joëlle Chappaz et à son équipe, qui ont remarquablement organisé ce Salon !

ON REVIENDRA !

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