C'est toujours un grand plaisir d'ouvrir un nouveau numéro de cette superbe revue. L'épaisseur du papier, la qualité des images et de leur impression, la discrétion des rares encarts publicitaires - et l'odeur des encres ! - en font l'objet idéal à laisser reposer sur la table à café, pour feuilleter au calme (je doute fort que l'on éprouve un plaisir comparable à "feuilleter" les pages d'une liseuse électronique...).

Comme l'annonce le titre, ce numéro est entièrement consacré à Grenoble, cette "Capitale des Alpes" (ce n'est pas moi qui le dit, mais la montagne elle-même, quand elle s'adresse à "ceux d'en bas"). Creuset de civilisations (l'une des villes les plus cosmopolites de France), cette ville existe par et à cause des montagnes : Stendhal la décrivait comme ayant "au bout de chaque rue une montagne".

Et comme toujours, les sujets abordés sont très éclectiques : histoire de deux grenoblois qui ont fait le tour du monde en voilier (avec un clin d'oeil vers Bill Tillman, cet explorateur-alpiniste au palmares impressionant, qui était également un grand navigateur), Grenoble vu dans la perspective des grandes villes de montagne, la photo à Grenoble (Doisneau, et un superbe portfolio de Corentin Mossière et Bruno Moyen), un dialogue entre Michel Destot et ce très grand alpiniste qu'est Robert Paragot, Rousseau herborisant à Grenoble...

Mais Grenoble ne vit pas que par et pour la montagne : un dossier est consacré à la ville industrielle et à ses hommes, en bleu de travail comme en jeans, dans les laboratoires de recherches et la haute technologie, "hardware" et "software". Et aussi une réflexion sur la Convention alpine.

Les pages d'actualités recensent les expositions et beaux livres qui marquent cette fin d'année.

Daniel MASSE .