CRITIQUES DE LIVRES

LES HAUTES ROUTES D'ANTAN

par Daniel CHALONGE

( chez Karen Chalonge, 7, rue Le Dantec, 75013 Paris )
(Revue " La Montagne et Alpinisme " - No 3, 1994)

Les carnets de route de Daniel Chalonge, publiés par sa fille, nous font remonter aux premières heures de l'alpinisme citadin ou encore de l'alpinisme des intellectuels. D. Chalonge, futur astrophysicien de renommée internationale, y retrace ses premières courses effectuées entre 1915 et 1930. Ce qu'il y a de plus remarquable dans ces récits ce ne sont pas tellement les sommets atteints, le Grand Pic de Belledonne, la Meije, le Grand Paradis etc., qui sont maintenant parcourus par d'innombrables alpinistes mais plutôt l'état d'esprit qui règne parmi ces alpinistes néophytes.


Pas de forfanterie, pas d'orgueil démesuré, mais assurément un étonnement sans cesse renouvelé de se trouver en montagne, de la trouver belle, de goûter les joies simples du refuge, du bivouac et de la liberté. Chalonge sait aussi attirer sur les cimes non seulement sa famille mais aussi des amis scientifiques, polytechniciens, normaliens, navalais etc., qui, tous, apprécient la beauté poétique des cimes. II fit quatorze fois le Mont-Blanc et déposa à l'observatoire Vallot un spectrographe qui porte son nom. Ses notes sont aussi intéressantes pour l'histoire de l'alpinisme dauphinois. Chemin faisant, on apprend des choses intéressantes sur les premières années du Club alpin, bien sûr, mais aussi du Club des alpinistes du Dauphiné (CAD), de la Société des touristes du Dauphiné (STD) et de l'Intrepid club, association des joyeux drilles amis de Chalonge. Tout cela fait revivre les années 1920-1930, époque où la « société civile » comme l'on dirait maintenant découvrait l'alpinisme.

Enfin de très belles photos d'époque illustrent l'ouvrage que tous les amateurs d'histoire de l'alpinisme savoureront.


Ph. TRAYNARD

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