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Le résultat est un livre passionnant, qu'un romancier n'aurait en effet osé imaginer, de peur d'être taxé d'éxagération. Quoique. Un romancier célèbre en a justement tiré un récit qui a connu - et connait encore - un succés considérable : "La Grande Crevasse" a été inspirée par cet accident - mais Roger Frison-Roche n'a pas osé prêter à son héros la même fin que celle qu'a connue Guy Labour : cela aurait été incroyable !
Ballu parle d'ailleurs beaucoup de Frison-Roche, qui était à l'époque journaliste au Petit Dauphinois - tout en tenant salon à la Brasserie de la Poste, dont il était propriétaire à Chamonix. On rencontre également Micheline Morin, et sa belle-soeur Néa, qui réalisaient justement une grande "première féminine", avec leur amie Alice Damesne, le jour même où Guy Labour tentait les Grands Charmoz en solitaire... Et bien d'autres alpinistes encore : Guy Labour était membre du G.H.M., ainsi que du G.D.B. (le Groupe De Bleau) dont faisait partie Pierre Allaian - qui participera également aux recherches.
Heure par heure, presque minute par minute, Ballu nous fait partager une semaine d'attente et de recherches. Imagine-t-il les pensées de Guy Labour, de ses parents, des guides partis à sa recherche ? Pas besoin : le carnet sur lequel Labour note ses impressions, au fond de la crevasse dans laquelle il est tombé, les télégrammes envoyés par les uns et les autres (les courriers électroniques n'existaient pas : ils auraient été effacés, alors que les télégrammes restent...) : tous ces documents permettent de reconstituer précisément les réactions de chacun des acteurs de ce drame.
Donc : un excellent récit, remarquablement documenté, et écrit dans le style vivant d'un roman.
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