CRITIQUES DE LIVRES

MONTAGNES DE LA LUNE

 

 

par Bernard Pierre

Hachette, Paris.

(Revue " La Montagne" - No 26, 1960)

Le titre de l'ouvrage, comme celui de la collection à laquelle il appartient (collection « Tout par l'image »), situe assez bien le but
de l'auteur et le genre du livre.

L'on aurait tort d'y chercher des données techniques sur les « montagnes de la lune », ces cimes dont quelques-unes dépassent de peu les 5000 mètres, et qui chevauchent au coeur de l'Afrique les territoires du Congo Belge et de l'Ouganda.

On ne devra pas, non plus, s'attendre à y trouver une étude psychologique de l'alpinisme.

Mais, ceci admis, le lecteur découvrira avec agrément un bon reportage illustré "genre Match" où l'image occupe une place prépondérante.

Comme il se doit, l'histoire et l'exotisme sont largement représentés : une bonne moitié du livre.

Rien n'est oublié : cela commence avec les fêtes du dieu Nil au temps des pharaons ; nous suivons ensuite les recherches des savants d'Alexandrie et celles des géographes arabes pour arriver enfin aux modernes explorateurs de Livingstone au duc des Abruzzes. Tout cela excellemment illustré avec documents anciens, folklore africain, fauves des parcs nationaux, etc...

L'ascension proprement dite par contre est réduite à la portion congrue : une vingtaine de pages dont les trois quarts d'ailleurs consacrées à l'épuisante marche d'approche à travers les fourrés moites, les marécages dans le brouillard, au milieu d'une végétation hallucinante. L'atmosphère paraît bien rendue et ces quelques pages constituent à mon sens la meilleure partie de l'ouvrage ; l'ascension proprement alpine par contre très brièvement traitée fait un peu figure d'accessoire.

En résumé : un bon reportage sur un voyage en Afrique Centrale, bien illustré et agréable à lire.

Mais pourquoi faut-il, que pour épater le lecteur ignorant je pense, l'auteur se laisse aller à écrire des absurdités et nous parle (page 60) « d'une vitesse qui n'est pas loin d'atteindre ce que les physiciens appellent le 1/2 de mv2 »... pourquoi pas le kilowattheure ou l'electron-volt.

Une verrue à faire disparaître dans la prochaine édition.

.Louis NELTNER.