CRITIQUES DE LIVRES

SUR LES TRACES DE PREMIER DE CORDEE

 

 

R. FRISON-ROCHE et G. TAIRRAZ.

(Arthaud, éditeur).

(Revue " La Montagne " - No 361, 1953)

 

C'est en le replaçant dans le cadre général de la collection "Belles pages, belles couleurs" qu'on peut découvrir la raison d'être de cet album.

Cette collection semble promise au plus brillant avenir si l'on considère son succès présent. Chacun des ouvrages évoque par l'image l'essentiel d'une aventure, d'une région ou, simplement, illustre un thème. Lorsqu'elle sera devenue adulte, cette série constituera un panorama complet de la montagne et une chronique de l'Histoire Alpine.

Il n'était guère concevable qu'une place ne fut pas faite au Mont Blanc.

"Sur les traces de premier de cordée" qui réunit les noms de Frison-Roche, Tairraz, Chamonix, Mont Blanc, repond à ce souci de classicisme. On y voit, assemblées une lois pour toutes, des vues sur les Droites, les Courtes, la Verte, les Periades, le Grépon. On voit même la Mer de Glace avec, au fond, une certaine muraille... Et il est bon qu'elle soit là aussi. Cet ouvrage est le 5e de la série, mais sa place était en numéro un, une base essentielle et un point de départ.

A cette sorte de retour en arrière de l'éditeur répond un même mouvement de Frison-Roche qui, lui aussi, se penche sur son passé et met en bon ordre ses archives. Son texte d'introduction en témoigne formellement : Frison-Roche nous parle avec sa belle sincérité de sa révélation de la montagne, de ces chevaliers des neiges que sont les guides de Chamonix. Il commence par le commencement et cela nous reporte vingt ans en arrière. Là encore, nous sommes heureux de voir paru, fut-ce à retardement, un ouvrage qui met un point final à une "époque" du plus important auteur de la littérature alpine.

Les photographies de G. Tairraz sont les plus belles parmi les plus classiques. Elles ne sont pas toujours nouvelles, mais leur efficacité a été longuement éprouvée. Enfin, elles sont reliées, ce qui est nouveau, et alignées sur l'Annapurna, la Nanda-Devi, Cimes et Merveilles, ce qui est commode.

Au spectacle de ces aiguilles si familières, nous avons l'impression attendrissante de feuilleter un album de famille. .

Gérard HERZOG.