Le DIAPORAMA : Notice d'assemblage...

Petit vademecum du diaporamiste

 

Un montage, c'est un présentoir : il doit se tenir debout.

Donc, il doit avoir trois pieds d'égale importance, seul moyen d'être en équilibre : les photos (on s'en doutait !), le fil conducteur, et la bande son. Ensuite, il faut assembler les pieds, et les faire tenir ensemble...

1. Les photos. C'est peut-être le plus facile... Quoique. L'auteur doit absolument éviter trois erreurs fréquentes :

* Une mauvaise photo se voit tout de suite, et le spectateur s'en souviendra : éliminer impitoyablement toute image d'un niveau inférieur à celui des autres photos (à moins qu'elles soient toutes mauvaises...)..

* Il ne faut pas oublier que les photos seront présentées en succession (en fondu enchainé, par exemple). Il faut donc que les photos présentent une certaine homogénéité, dans une même séquence : couleurs, formes, sujet... Dommage : cette photo superbe, mais qui ne "va" pas avec les autres, devra rester dans la boite...

* Trier impitoyablement les photos qui se ressemblent. Le spectateur se lasse, si on lui montre dix images du même sujet...

2. Le fil conducteur. Aïe ! Ca devient difficile... Mais c'est indispensable... Il doit y avoir un lien entre les photos : une histoire, une idée, un voyage, n'importe quoi, mais quelque chose.

Il vaut mieux que le fil conducteur soit le plus simple possible : le spectateur est là pour se détendre et regarder des photos (et pas pour réfléchir...). Si l'on souhaite faire passer un message, ne pas oublier le conseil de base donné à tout conférencier : "dire ce que l'on va dire, le dire, puis dire ce que l'on a dit".

Attention aux fils conducteurs trop faciles, comme le récit chronologique d'un voyage : à manier avec beaucoup de précautions... Voir à ce sujet la discussion exhaustive du sujet dans le Diaporama forum (il faut d'ailleurs absolument lire toutes les contributions de ce forum...)

3. La bande son. Non, il ne faut pas céder à la tentation de mettre n'importe quelle musique.

* D'abord, éviter les musiques trop connues, que les spectateurs ont déjà souvent entendues : quand on écoute une musique, on s'habitue à une interprétation, et on voit des images dans sa tête. D'autres images (les photos présentées) risquent de choquer.

* Le rythme de la musique doit être adapté au sujet photographié : pas de musique triste sur des images gaies ! (à moins de rechercher volontairement un effet).

* On peut choisir également d'enregistrer des commentaires oraux, et éventuellement de les intercaler avec la musique. Attention : l'exercice est difficile. Le texte doit être écrit avec soin, et l'enregistrement doit être de qualité parfaite. Le plus difficile est peut-être de trouver un "speaker" qui sache "raconter" le texte, sans que l'on sente qu'il le lit. L'exercice s'apparente au théatre : on s'en rend compte tout de suite, quand un acteur "récite" son texte.

* Certains spectateurs font leurs propres commentaires à voix haute, quand les images ne sont accompagnées que par de la musique : il faut s'en souvenir...

* Et la bande son doit évidemment être de qualité parfaite (en accord avec les super-photos !). C'est maintenant possible, même pour un non-professionnel.

 

Les trois "pieds" sont d'égale importance. L'idée de départ du montage peut venir d'une série de photos que l'on a prises, ou bien d'une histoire que l'on veut raconter, d'un message que l'on veut faire passer (un message simple !), ou encore d'une musique que l'on veut illustrer. Mais, quel que soit le premier "pied", il ne faut pas oublier les autres. Ce n'est pas toujours facile... En fait, c'est souvent le plus difficile...

 

Quand on a (enfin !) trouvé les trois "pieds", il ne reste plus que l'assemblage, la mise en forme... Avec les moyens actuels, c'est le plus facile : un peu de temps et de soin. Quelques principes de base :

* Résister à la tentation de varier inutilement les types de transition. La transition provoque une impression visuelle, donc une réaction du spectateur : la transition n'est pas neutre. La transition fait partie intégrante du montage. En user avec modération...

* Si l'on utilise le fondu-enchainé, penser à la "troisième image", cette composition fugitive et irréelle, qui apparait brièvement lorsque deux images sont superposées.

* Accorder dans la mesure du possible les changements de vue au rythme de la musique. Pas de musique rapide si les images passent lentement ! Choisir donc une musique qui ait des changements de rythme, de façon à pouvoir varier le rythme de passage des images. Et n'hésitez pas à passer du temps pour réaliser cette synchronisation : ça en vaut la peine.

* Se souvenir que les spectateurs doivent avoir le temps de "lire" les photos : passer rapidement sur les photos simples, et laisser plus longtemps celles où il y a beaucoup de choses à voir. Se souvenir également que le spectateur ne peut regarder et écouter en même temps un texte : ralentir le rythme de passage lors des commentaires.

 

Bon, maintenant, yapuqua...

 

Au oui, j'allais oublier : à moins d'avoir un scénario "béton" (et les images qui vont avec !), limiter la durée de votre montage à une quinzaine de minutes maximum : c'est la durée moyenne pendant laquelle un adulte maintient son attention (beaucoup moins pour un enfant). Si les spectateurs trouvent que s'est trop court, vous avez gagné ! Et si vous avez fait des milliers de photos (toutes superbes !) lors de votre dernier tour du monde, faites plusieurs montages, pour laisser aux spectateurs le temps de souffler entre deux projections.

 

Si ces quelques principes de base étaient appliqués, le montage serait peut-être enfin perçu pour ce qu'il est pour certains auteurs : "Un loisir, un art, une passion", comme le disait le titre d'un livre consacré à ce sujet...

 

Au fait : il est évident que les lignes ci-dessus s'appliquent au montage numérique comme au diaporama argentique. Seuls changent les moyens, le résultat est comparable.